Les relations entre orthodoxes et catholiques
Texte proposé par Jean Bressolette
C’est le métropolite de Smolensk qui a été élu Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, sous le nom de Kirill Ier, par le conseil plénier de l’Eglise Orthodoxe Russe, mardi 27 janvier 2009. Il succède ainsi, 16ème patriarche, à Alexis II, décédé à l’automne dernier. Quelle situation trouve-t-il à son arrivée ?
Sur le plan intérieur de l’Eglise Orthodoxe, la situation est tendue, dans la mesure où existe une rivalité entre le Patriarcat de Constantinople, qui bénéficie d’une primauté d’honneur, et le Patriarcat de Moscou, le plus important numériquement. Les Russes reprochent à Constantinople de vouloir s’ériger, en quelque sorte, en papauté orthodoxe. L’Estonie est la pomme de discorde entre Constantinople et Moscou, qui considère que ce pays fait partie de son territoire canonique. La résolution de ce conflit intra-orthodoxe conditionne en partie le dialogue avec les catholiques.
Sur le plan extérieur, les relations entre l’Eglise Russe et l’Eglise Catholique sont meilleures que par le passé. Les Russes reprochaient à Jean-Paul II, le pape polonais, d’encourager le prosélytisme catholique en terre russe. L’élection de Benoît XVI aura marqué un tournant. Signalons les visites d’Alexis II à Paris en 2007 et celle du Cardinal Vingt-trois à Moscou en 2008. Kirill Ier veillera, certes, d’abord aux intérêts du peuple qui lui est confié, mais cet homme est acquis depuis longtemps, et en profondeur, à la nécessité d’une ouverture. Il croit fermement à un partenariat stratégique avec l’Eglise Catholique.