Entre Moscou et l'Oural, vue du train. Photo Philippe Comte, été 2004. La Moscova et la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, depuis le parc Gorki. Photo Philippe Comte, été 2004. Paysage typique - Sibérie- Photo : Elena Jourdan La source de la Volga, région de Tver. Photo Philippe Comte, été 2004. Près d'Ekatérinbourg, le mémorial à la famille impériale. Photo Elena Jourdan Isba - Irkoutsk - Photo : Elena Jourdan Une église dans la région de Tver. Photo Philippe Comte, été 2004. La Moscova à Moscou, monument à Pierre le Grand de Tsérétéli. Photo Philippe Comte, été 2004. La place centrale de Torjok, région de Tver. Photo Philippe Comte, été 2004. La tombe de Chaliapine - Cimetière du monastère Novodevitchi, Moscou - Photo : Elena Jourdan Le lac Seliguer, région de Tver. Photo Philippe Comte, été 2004.
Lac Baïkal - île d'Olkhon - Photo : Elena Jourdan Le monastère de Torjok, région de Tver. Photo Philippe Comte, été 2004. Lac Baïkal : lieu chamanique sur l'île d'Olkhon - Photo : Elena Jourdan Le cours du Ienissï, dans les monts Sayans - Photo : Elena Jourdan Isba - village de Koultouk - lac Baïkal - Photo : Elena Jourdan Un lac dans les Sayans - Photo : Elena Jourdan Lors du concours de lutte traditionnelle "hourej", dans la République de Touva - Photo : Elena Jourdan Paysage de Khakassie - Photo : Elena Jourdan Un village dans la région de Tver. Photo Philippe Comte, été 2004. "Na prestole" (fresque) - Exposition au monastère Novodevitchi, Moscou - Photo : Elena Jourdan Irkoutsk - Photo : Elena Jourdan

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Catherine de Loeper, fondatrice de "Homo sapiens coaching"

lundi 1er juin 2009


Parution été 2012 aux éditions L’Harmattan du livre de Catherine De Loeper :

"Vivre et travailler avec les Russes. Petites idées pour approcher un grand peuple"

Le livre cherche les ressorts de la culture russe et ses manifestations dans les interactions entre Français et Russes, en particulier dans le travail. Il présente d’abord l’importance de la langue et de la culture dans la construction des êtres humains, et les phénomènes en jeu dans la communication avec un ou des étrangers. Puis, il aborde les façons de dire et de faire en Russie, dans la religion orthodoxe, la famille et les réseaux sociaux, les manières de table, l’espace et le temps, la notion de destin, ou encore la représentation du pouvoir et le rapport à la terre. Les Russes donnent une dimension sacrée à la terre. Cette sacralisation joue-t-elle un rôle dans les choix économiques et les enjeux politiques liés aux ressources naturelles (la « diplomatie énergétique ») ? Le dernier chapitre est consacré au travail de l’auteur avec la Russie et avec des Russes. On y trouve une étude réalisée à Moscou auprès de cadres et dirigeants français.


Catherine de Loeper travaille dans tout ce qui concerne
le développement professionnel des individus ou la coopération dans le travail, l’aplanissement des malentendus ou des barrières liés à des langues ou des cultures différentes. Elle a fondé la société Homo sapiens coaching.

- Depuis quand vous intéressez-vous à la culture et à la langue russes ?

J’aime la langue russe depuis toujours. C’était la langue de mon père, qui est arrivé à Paris en 1927, originaire de Saint-Pétersbourg, et dont le désir le plus cher était que ses enfants parlent russe. Ma mère est française et ne connaît du russe que pirojok, ogourets et blini, les mots indispensables à la convivialité. Petite, j’ai eu l’occasion de passer de longs moments à l’église orthodoxe de la rue Pétel, à Paris. Nous habitions tout près et mon père était un adepte. J’ai pu observer, apprendre le slavon et vérifier qu’en effet, l’atmosphère de l’église orthodoxe est infiniment plus sensuelle que celle de l’église du Vésinet où j’assistais à la messe de mariage de mes cousines et où il faisait éternellement froid. J’aimais l’odeur de l’encens, l’éclairage des bougies sur les icônes patinées, les discussions passionnées à voix basse des petites vieilles un peu sourdes assises sur les côtés, le chœur orthodoxe dirigé par un chef impulsif qui se mettait à vociférer quand le chant devenait trop prosaïque à son goût. J’aimais particulièrement la fête de Pâques : promesse de se régaler après avoir fait carême, long silence et attente dans l’église jusqu’à ce qu’éclate « le Christ est ressuscité ! », splendeur des tissus des chasubles et des mitres, cierges rouges, procession qui sortait dans la rue Pétel où le 80 s’arrête, ses passagers les yeux ronds derrière les vitres.

- Votre intérêt pour le russe est-il aussi une histoire de rencontres ?

C’est d’abord une histoire familiale. Les amis de mon père étaient originaux. Il y avait ma marraine, Véra Maïkov, petite fille du poète. Elle habitait un tout petit logement dans le 16ème et adorait les oiseaux. Elle leur parlait et ils voletaient souvent en liberté dans son appartement. Il y avait également les Ivanov, Olga et Vladislav. Elle était très belle, originaire de Tachkent, et avait été mannequin en arrivant à Paris. Je l’ai connue déjà âgée et courbée, mais toujours amusante et énergique, bottée et en pantalon dans la ferme où ils étaient éleveurs non loin de Dreux. Vladislav appelait ses moutons « tcherti, tcherti, tcherti » pour les passer d’un parc à l’autre. Il lisait Combat, avait publié deux petits essais sur l’art en 1928 et 1930 et charriait tous les jours des sacs de grains sur une brouette pour nourrir la volaille qui courait en liberté dans les enclos. J’y ai appris des choses utiles comme soupeser les œufs dans la main pour les trier rapidement en petits, moyens, gros (le prix n’était pas le même), recevoir et servir des clients qui venaient acheter directement chez l’exploitant et prendre la commande de cailles de M. Lasserre, restaurateur près des Champs Elysées, qui téléphonait lui-même.

Le reste du temps, j’allais à l’école et je dévorais les livres de la bibliothèque du 15ème. Le jeudi, c’était l’école russe. Le plus important à la maison était de parler les langues étrangères, de lire et de chanter. J’ai donc appris l’anglais et l’allemand au lycée, les chansons de Piaf et Maurice Chevalier à la radio et celles que chantait mon père en russe dès qu’il réparait quelque chose.

- Votre premier voyage en Russie a-t-il répondu à vos attentes ?

Mon premier séjour en URSS fut à Artek en 1963. Ce fut un voyage très dépaysant : le long parcours en train, une cérémonie officielle à Berlin Est avec des eaux minérales et des friandises décevantes, la forêt immense et rien des habitudes de la vie quotidienne... J’ai été étonnée d’être dépaysée et ce premier voyage m’a sans doute déconcertée. Plus tard, j’ai séjourné en tant que guide pour accompagner des lycéens en 1976 et depuis 1998, date à laquelle j’ai découvert mes cousins russes, je visite ma famille régulièrement à Moscou et je fais des séjours professionnels.

- De quelle façon votre intérêt pour le russe a-t-il influencé vos activités professionnelles ?

Ce n’est pas venu tout de suite. Mon histoire m’a donné le goût des langues étrangères et des relations avec l’étranger au sens large. J’ai continué à apprendre le russe à l’université, puis l’anglais à Londres et j’ai fait ensuite le choix de devenir psychologue. Là aussi ce furent des rencontres, notamment avec la psychanalyse. Après un court passage dans le secteur sanitaire et social, je travaille depuis de longues années dans l’orientation, l’insertion et le développement professionnels en relation avec le travail à l’étranger ou avec des étrangers.

J’ai découvert ainsi plusieurs pays d’Afrique et Haïti où j’ai fait de cours séjours professionnels et rencontré des êtres humains et des civilisations très intéressantes. L’une de mes expertises est devenue au fil des ans d’accompagner les êtres humains dans le traitement de leurs difficultés au travail ou pour trouver du travail, ou bien d’évaluer la pertinence d’un choix d’expatriation, de préparer ou d’accompagner au travail à l’étranger.

Pour pouvoir utiliser le russe et l’anglais dans mon travail, travailler avec des Russes et faire un travail qui me plaise, j’ai décidé de fonder la société Homo sapiens coaching. J’utilise ma connaissance du fonctionnement des êtres humains et des collectifs, celle des langues et de la façon dont les cultures nous habitent et nous permettent de nous définir en situation, pour fluidifier les barrières linguistiques, psychologiques et culturelles pour chacun et pour les collectifs.

- Pourquoi avez-vous souhaité adhérer à l’Association Française des Russisants ?

Je suis membre de l’AFR du fait de mon intérêt pour le russe et la Russie. C’est une association où je peux partager cet intérêt avec d’autres et être au contact de ce qui se fait, se publie, se travaille sur la langue russe et la Russie. C’est quelque chose de précieux pour moi.


Pour écrire à Catherine de Loeper, cliquez ici



Isba restaurée - Irkoutsk - Photo : Elena Jourdan


Éditeur du site : Association Française des Russisants
Directeur de publication : Sylvette Soulié, Présidente de l'AFR
Webmestre : Sylvette Soulié