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Témoignage sur le camp de vacances international de Kolontaevo (été 2011)

vendredi 30 septembre 2011, par Sylvette Soulié


Bonjour,

Je tenais tout d’abord à remercier M Philippe Comte, Madame Jouan-Lafont, Madame Soulié, la mairie de Moscou et tous les autres organisateurs et créateurs de l’Ecole Internationale de Langue Russe de Moskovia, sans qui tout ce que j’ai et que nous avons vécu n’aurait pu être possible.
C’est à mes yeux une expérience inoubliable qui est ici proposée aux russisants venant des quatre coins du monde, puisqu’elle nous permet tant de choses. Je me suis pour la part plus attaché à des gens qui n’ont presque rien en commun avec moi qu’à certains Français que j’ai rencontrés là-bas. Les gens y appliquent des valeurs, celles de Moskovia, sans le savoir : amitié, soutien, fraternité, cohésion, égalité, partage, respect, et tant d’autres, plus belles les unes que les autres. Grâce à ce séjour, non content d’améliorer sa pratique de la langue russe, on s’immerge vraiment totalement dans un univers russophone, n’ayant d’autre moyen de communiquer que le russe. On en vient même à penser en russe, ce qui permet d’améliorer grandement son oral. On se rend aussi compte de son niveau, et le système scolaire appliqué là-bas en fonction de ce niveau est en soi-même très intelligent, permettant à chacun de suivre sans trop de soucis ou trop d’ennui, si j’ose parler ainsi pour les bilingues. De loin, Moskovia a l’air irréelle. Cela dit, elle l’est également de près…
En plus, donc, de ces bienfaits linguistiques et scolaires, cela nous permet de rencontrer des mondes, des univers, des gens radicalement différents, venant de partout, et de se lier avec eux, d’apprendre plus sur leurs pays d’origine, qui ne sont généralement pour nous que des noms sur des cartes ou reliés à des dates, mais l’on imagine rarement que des gens avec qui on pourrait tant partager y vivent. Avec ce séjour, on perd la notion de frontière, nous sommes tous égaux, tous amis, et la distance elle aussi s’oublie. On ne se rend compte de celle-ci malheureusement qu’à la fin, lorsqu’il faut partir, quitter ces gens qui sont devenus de vrais amis, comme si en trois semaines on avait vécu trois ans, et c’est à ce moment précis qu’on se rend compte que ces amis-là devront faire autant d’efforts que nous pour que nous ne nous perdions pas. Oui, c’est le cœur lourd de tristesse et de nostalgie qu’on arrive là-bas, dans ce monde inconnu, au milieu de tous ces gens qui parlent le russe aussi rapidement qu’on parle français et qu’on ne connaît pas, et c’est le cœur lourd de tristesse et de nostalgie qu’on quitte ces « étrangers » qui nous sont devenus inséparables, et qu’on ne reverra peut-être jamais. Oui, il faut autant de courage pour partir que pour revenir…

Frédéric Louarn, actuellement élève de Terminale (russe LV 1) au lycée Hoche à Versailles

septembre 2011



Isba - village de Koultouk - lac Baïkal - Photo : Elena Jourdan


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