L’Association Française des Russisants : M. Truel, pourriez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Jean-Louis Truel : Après avoir fini HEC, j’ai obtenu un doctorat de troisième cycle en économie. J’ai ensuite intégré le département stratégie puis marketing international d’Alcatel Business System. Cofondateur d’une PME innovante de 120 employés, j’y ai dirigé le département du développement international. J’ai ensuite créé International Business Development, une entreprise de consulting en développement international avec forte orientation vers la Russie. Par ailleurs, je suis chargé de cours dans plusieurs universités françaises et russes. Je suis également vice-président de l’association « Cercle Kondratieff » qui réunit des professionnels travaillant avec la Russie.
AFR : La connaissance du russe vous aide-t-elle dans votre travail ?
J-L. Truel : J’ai étudié le russe à partir de 1967, lorsque je suis entré en 4ème, et jusqu’en 1976 mais je ne l’ai pas pratiqué ensuite. J’utilise le russe dans mon activité professionnelle depuis 2003.
Mon niveau est insuffisant pour avoir à mener des négociations ou donner des conférences en russe. En revanche, parler russe me permet d’avoir des discussions informelles en dehors des présentations structurées. Cela m’arrive fréquemment dans les conférences où mon intervention est traduite par un interprète : après la conférence, les participants posent des questions, demandent à établir un contact, le tout en russe et sans interprète. Il faut y répondre, même dans un russe rudimentaire. Comprendre la langue écrite facilite les communications par mail : souvent, on m’écrit en russe et je réponds en anglais.
Parler russe a d’autres avantages. D’abord, une connaissance même insuffisante de la langue donne aux interlocuteurs le sentiment que l’on est impliqué dans les relations avec la Russie. Ensuite, il y a des spécificités dans les comportements qui sont liées à la culture et qu’il est primordial de comprendre pour travailler avec des étrangers ; un minimum linguistique est indispensable pour cela.
AFR : Pensez-vous que le russe soit un atout aujourd’hui dans le monde professionnel ?
J-L. Truel : Outre l’anglais, dont la maîtrise est indispensable, il devient nécessaire dans la vie professionnelle de connaître au moins une autre langue européenne majeure : le russe en fait partie, au même titre que l’allemand et l’ espagnol. Je conseillerais de s’intéresser dès le départ à la culture (et il y a de quoi faire !), de voyager, de rencontrer des gens. Cela permet d’être motivé.