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Témoignage d’André Holzer

lundi 26 juin 2017, par Myriam Truel

André Holzer a 38 années d’expérience en Russie et en URSS. Aujourd’hui, il dirige un projet dans le domaine du traitement des eaux usées.


Pour convaincre un acheteur que votre unité de traitement des eaux usées fonctionne, rien de tel que de goûter l’eau...

L’Association Française des Russisants : Bonjour, M. Holzer. Vous avez passé une grande partie de votre vie en URSS puis en Russie, comment êtes-vous arrivé dans ce pays ?
André Holzer  : Ingénieur électromécanicien, je suis arrivé en URSS en 1979 pour superviser la construction d’usines. J’ai voyagé dans toute l’URSS, à une époque où peu de gens maîtrisaient les langues étrangères.
AFR  : Vous parliez donc russe ?
André Holzer : Je ne parlais pas du tout russe en arrivant, mais je l’ai très vite appris grâce à un manuel (Le russe en 90 leçons) mais, surtout, en pratiquant. Je n’avais pas le choix ! Au bout d’un an, je me débrouillais dans la vie quotidienne et au travail. Au bout de 2 ans, j’écrivais convenablement.
Il m’a fallu apprendre le russe de la vie courante, mais également, et cela a été le plus long, tous les termes techniques dont j’avais besoin dans mon travail. Pour construire des usines, il faut pouvoir lire les règlements techniques et parler avec les ouvriers…
AFR  : Et vous êtes resté…
André Holzer : Oui. Cela fait maintenant 38 ans que je vis en Russie. Aujourd’hui, je travaille dans le domaine du traitement des eaux usées, et plus particulièrement des eaux issues des élevages : nous en extrayons de l’eau propre et des engrais. Une de mes usines se trouve en Russie. Voir le site d’AgroBioTech
Je parle donc russe au quotidien. Je n’ai plus de problèmes de compréhension, mais je garde un accent.
AFR  : Aujourd’hui, de plus en plus de gens parlent anglais. Avez-vous toujours besoin du russe ?
André Holzer : Oui, parler russe reste à mon avis indispensable pour travailler en Russie. Beaucoup de responsables ne parlent pas ou pas suffisamment anglais. Bien sûr, si vous venez pour une mission courte, vous pouvez recourir aux services d’un interprète, mais, pour être efficace au quotidien, il faut pouvoir parler directement avec les gens. J’ai besoin du russe pour communiquer avec mes employés, avec mes clients, mais aussi avec l’administration. Par exemple, j’ai récemment présenté mon activité à la Douma, en russe bien entendu.
Ce n’est d’ailleurs pas qu’une question de langue : lorsque vous apprenez une langue et lorsque vous vivez dans un pays, vous comprenez la mentalité et vous savez comment il faut se conduire. Il y a des choses à dire, et d’autres à ne pas dire. On ne négocie pas avec des Russes comme avec des Français ou avec des Allemands (l’allemand est ma langue maternelle, je suis originaire d’Alsace). Quand vous maîtrisez les codes culturels, vous gagnez la confiance de vos interlocuteurs.
AFR : En 38 ans de carrière en Russie, vous n’avez jamais gaffé ?
André Holzer  : Si, bien sûr ! Quand j’étais sur les chantiers, nous parlions un russe familier, nous utilisions même du « mat », ces mots très grossiers. Au début, il m’est arrivé de réutiliser ces mots devant des fonctionnaires, sans comprendre que c’était très déplacé ! Heureusement, on m’a pardonné cela car j’étais étranger. Je me suis tout de même vite corrigé, parce que ce genre d’erreurs ne fait pas sérieux.



Près d'Ekatérinbourg, le mémorial à la famille impériale. Photo Elena Jourdan


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