Le DIALOGUE entre CATHOLIQUES et ORTHODOXES
L’Eglise Orthodoxe de Russie a suivi une évolution importante depuis la chute de l’Union Soviétique. Il y a eu d’abord une phase de dislocation avec l’émergence, après 1991, de plusieurs courants religieux, puis, lors d’une seconde phase, une reprise en mains. Caractéristique à cet égard est la place occupée par le Patriarche lors des cérémonies officielles : en 1992, le 18ème rang, en 2008, le 1er rang. C’est un grand retour à l’ordre, la main mise sur les media, la diplomatie, l’assurance d’un monopole. Proche du pouvoir, l’Eglise Orthodoxe de Russie, dans une troisième phase, a l’obsession unitaire : l’opposition récente d’un évêque à sa hiérarchie est significative.
Sous le pontificat de Jean-Paul II, les rapports avec Rome étaient tendus. Il semble que les relations soient un peu meilleures avec Benoît XVI qu’un Libanais n’a pas hésité à qualifier de « théologien qui s’exerce à la diplomatie ». Il est certain que le pape actuel favorise le dialogue des religions. Le Patriarche Alexis II de Moscou s’était rendu à Paris en octobre 2007. Fin octobre 2008, c’est le Cardinal André Vingt-Trois qui a effectué un voyage de cinq jours à Moscou. Cette visite doit être considérée comme un pas de plus sur le chemin du rapprochement entre l’Eglise catholique en France et l’Eglise russe orthodoxe. Ceci dit, le Cardinal Vingt-trois se refuse à y voir une étape vers une rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou. La complexité des relations au sein de l’Eglise orthodoxe russe, les enjeux politiques, la vision différente de l’œcuménisme ne permettent pas d’envisager, pour le moment, cette éventualité.
Jean Bressolette