Les Nationalismes russes. Gouverner, mobiliser, contester dans la Russie en guerre
préface de Stéphane Audoin-Rouzeau
Paris, Calmann-Lévy, coll. « Liberté de l’esprit », 2024
Descriptif : Vladimir Poutine ne semble plus aujourd’hui avoir d’autre objectif que de regagner tous les « territoires historiques » de l’ex-URSS. Le pragmatisme de ses débuts a-t-il laissé place au projet de réunir l’ensemble des communautés du « monde russe » au sein d’un même État ?
Jules Sergei Fediunin décrit le paysage du nouveau nationalisme russe dans toutes ses nuances : depuis sa version ethnoculturelle qui exalte les valeurs propres de la nation russe, jusqu’à la tradition impériale qui rêve de restaurer la puissance de l’État. Il montre comment la guerre en Ukraine a radicalement transformé cette « galaxie nationaliste », lui donnant à la fois une nouvelle vigueur et de nouveaux visages.
Après avoir longtemps alterné répression et cooptation des nationalistes, Poutine s’est désormais approprié leur discours. Ce recyclage lui a permis de construire la figure du grand ennemi des Russes : « L’Occident collectif » contre qui il peut s’assurer d’un soutien populaire à l’intérieur et justifier son agression à l’extérieur. Pour combien de temps encore ?
Au-delà du seul cas russe et de l’issue de la guerre en Ukraine, Les Nationalismes russes contredit certaines naïvetés qui persistent en Europe et rappelle que ni les nationalismes, ni les guerres entre États ne sont près de disparaître.
Sommaire :
Préface
Introduction : La persistance de la guerre entre les nations. – Le nationalisme, un phénomène politique toujours d’actualité. – Du nationalisme en temps de guerre.
Partie I. Idées et acteurs du « nouveau » nationalisme russe
1 – Aux origines des nationalismes russes contemporains. 2 – Un nationalisme stato-impérial en recomposition. 3 – La montée d’un ethnonationalisme russe. 4 – Les visions officielles de la nation russe. 5 – La stratégie sélective du régime de Poutine face à la diversité des nationalismes. 6 – La « question ukrainienne » du nationalisme russe.
Partie II. Les nationalismes non et para-étatiques à l’épreuve de la guerre
7 – Les (ethno)nationalistes d’opposition : d’une espérée « révolution nationale » à la crise du mouvement. 8 – Les nationalistes pro-Kremlin entre idéal et loyauté. 9 – Post-février 2022, une (nouvelle) mobilisation nationaliste. 10 – Vladimir Poutine débordé par un « nationalisme Z » ?. 11 – Une surenchère patriotique : les « patriotes en colère » remis à leur place.
Partie III. Du nationalisme officiel poutinien
12 – Un conservatisme en évolution. 13 – La rupture avec le monde occidental et « l’illibéralisme » russe. 14 – L’année 2022, un coup d’accélérateur. 15 – Se légitimer par le nationalisme. 16 – Justifier la guerre par le nationalisme. De l’instrument à l’idéologie ?.
Conclusion
Bibliographie Annexes Remerciements