Rapport moral présenté à l’Assemblée Générale
Chers adhérents,
Voici maintenant 15 mois que vous m’avez confié la présidence de notre association. Le savoir-faire, le travail fourni sans relâche par les membres du bureau et
leur patience à mon égard ont permis de compenser mon manque d’expérience. Permettez-moi de les en remercier en tout premier lieu.
Des changements importants ont eu lieu depuis fin 2012.
Le plus visible est celui de la date de l’Assemblée générale, désormais tenue au printemps. La décision a été prise d’organiser cet événement annuel plus tôt dans l’année pour diminuer le plus possible le décalage entre année scolaire et année civile et mettre un terme à la confusion entre les deux calendriers. Le but étant, bien sûr, d’assurer une meilleure rentrée des cotisations et de simplifier le travail du trésorier.
Conformément à la décision prise en 2012, le Bulletin s’est dématérialisé (il est imprimé et envoyé aux quelques collègues qui n’utilisent pas internet). Comme vous le
verrez dans les rapports financiers, ceci a permis des économies non négligeables, le
but a donc été atteint. Le Bulletin s’est également allégé. Il a en effet paru peu utile d’y répéter les informations qui sont données sur le site de l’AFR ou circulent sur la liste de diffusion. Un grand merci à Alain Slanoski, qui continue d’en assurer la publication tout en gérant nos finances, avec l’aide précieuse de Richard Brunet.
La liste de diffusion a été réservée aux membres à jour de leur cotisation, ce qu’a rendu possible un long et fastidieux travail de comparaison entre membres de la liste et adhérents réels (ayant réglé leur cotisation). Nos remerciements vont ici à Elena Jourdan, qui gère la liste, et encore à Alain Slanoski.
Les moyens de communication de l’AFR se sont enrichis d’une page Facebook, qui jouit d’un grand succès et a permis de se faire connaître bien au-delà de notre cercle traditionnel. Merci à Julie Deschepper, notre plus jeune membre du Bureau, qui en a eu l’idée et la gère : où l’on voit que le renouvellement des générations est indispensable. La page reprend les informations universitaires qui nous parviennent par différents canaux et les informations culturelles que Sylvette Soulié met en ligne sur le site. Prenez, s’il vous plaît, conscience du temps qu’exige l’entretien des relations avec les organisateurs de spectacles, la mise en forme de leurs annonces et leur publication sur le site ou la page Facebook : un très grand merci à Sylvette Soulié, notre webmestre.
Un dernier changement de taille relève d’un tout autre ordre d’idées : la fin des olympiades internationales de russe. Elle est le fait de la partie russe, qui n’en a, pendant des mois, averti ni le Ministère français de l’éducation nationale, ni l’AFR. Cela a entraîné une lourde surcharge de travail pour sa responsable, Marie-Hélène Farin. Elle a dû, sans pouvoir rendre compte de l’utilisation de sa subvention à la date requise, garder le contact avec un MEN naturellement inquiet de l’usage fait ses deniers. Nos collègues de l’enseignement secondaire déplorent la disparition de ce concours international. En effet, les Olympiades établissaient un lien fort entre celles et ceux d’entre eux qui les préparaient, les organisaient et les corrigeaient ; elles étaient un vrai stimulant pour leurs élèves. Dans une communauté aussi dispersée géographiquement et somme toute aussi peu nombreuse (par rapport aux autres disciplines) que la nôtre, ce lien est essentiel.
Des évolutions ont également eu lieu.
Suite à la disparition des Olympiades internationales, les concours organisés par l’équipe soudée autour de Sylvette Soulié et Marie-Hélène Farin prennent encore plus d’importance. Celui qui s’est achevé en juin 2013, « Ma Russie », a montré l’intérêt des élèves et leur maîtrise du français. Ce succès a incité ses organisatrices à en lancer un nouveau, cette fois-ci sur les proverbes russes et français. Je remercie d’avance chacun d’entre vous de faire circuler l’information le plus largement possible, le rappel que la langue et la culture russes sont enseignées dans le secondaire et le supérieur n’étant jamais superflu. Nous nous réjouissons que le groupe des sponsors se soit étoffé : cela démontre que l’AFR se fait connaître et que son lobbying reçoides soutiens. Nous aurions souhaité être plus ouvertement soutenus par le Ministère de l’éducation mais il a considéré que le concours n’ayant pas été organisé en commun, il n’était pas partie prenante et ne pouvait donc permettre d’utiliser son logo.
Une excellente nouvelle est celle de la mise en ligne de la Revue russe sur le site Persée. L’accord de Persée a été obtenu dès la première demande, ce qui est rare et démontre la qualité de notre Revue. Félicitations, donc, à son comité de lecture et à sa rédactrice en chef, Véronique Jobert. La Revue assure la publication d’actes de colloques ou de dossiers thématiques, tout en laissant la place à deux articles sur des sujets différents. A raison de deux numéros par an, son planning de publication est déjà plein jusqu’en 2015 compris. Sa qualité scientifique, reconnue par Persée, s’accompagne d’une accessibilité à un large public, qui l’a fait remarquer par la presse : plusieurs de ses numéros ont été signalés dans des revues et journaux. Ainsi, grâce à elle, l’AFR remplit le rôle de vulgarisateur de la culture russe qui lui revient en tant que société savante.
Dans le domaine de l’enseignement supérieur, signalons les deuxièmes doctoriales qui se sont déroulées avec succès le 18 décembre 2013 à l’université de Caen, organisées par le professeur Boris Czerny, sur un beau thème : « Le populisme : servir le peuple ou s’en servir ? ». Qu’il en soit ici remercié. Elles feront justement l’objet du N°42 de la Revue russe.
Une question se pose à propos de l’enseignement supérieur, celle de son évolution. Les membres du bureau qui en sont issus constatent que les départements d’études slaves ont perdu beaucoup de leur attrait, les postes aux concours étant au mieux peu nombreux et le secteur privé français n’offrant pas de débouchés aux littéraires. Par contre, les filières LEA recrutent bien et la demande dans les Écoles, de commerce ou d’ingénieurs, grandes ou petites se développe. Les « non-spécialistes » l’emportent à coup sûr sur les « spécialistes ». Mais aucune administration ne tenant de statistiques, nous ne savons absolument pas combien sont les étudiants de russe. C’est pourquoi le bureau a décidé de lancer une enquête afin de le savoir et d’en tirer les conséquences. C’est Evelyne Enderlein qui s’est chargée de ce travail, un très grand merci à elle.
Abordons maintenant les relations extérieures de l’AFR.
Sans qu’il soit possible de déterminer quel a été précisément le rôle de l’AFR dans cette affaire, j’ose penser que ses échanges avec l’inspection générale de russe, la DREIC, les services concernés de l’Ambassade de France à Moscou sur le dossier des assistants et lecteurs français dans les établissements russes, ont joué leur rôle dans la décision prise par le Ministère russe fédéral de l’éducation et de la science d’ouvrir, à la rentrée 2014, sept postes de lecteurs français en Russie. La nouvelle, sitôt connue, a été mise en ligne sur la liste de diffusion. Depuis plus de vingt ans, ce programme franco-russe bilatéral marchait sur une seule jambe. Si paradoxal que cela puisse paraître, l’évolution de l’enseignement du russe découle en partie de décisions prises lors de sommets ou de rencontres officielles franco-russes. Il est donc important que l’AFR en soit tenue au courant et c’est pourquoi un lien étroit a été établi avec l’Ambassade de France à Moscou. L’AFR figure désormais dans sa liste de diffusion des informations scolaires et universitaires, des messages lui sont envoyés directement.
La liaison avec les autorités administratives françaises en Russie a également permis que deux camps linguistiques d’été, organisés par des Alliances françaises de Russie, soient ouverts aux apprenants français de russe, de 7 à 77 ans (dans la région de Togliatti et sur le lac Baïkal). Les détails pratiques seront communiqués sur la liste de diffusion dès qu’ils seront connus. Ces possibilités s’ajoutent à celles que propose tout au long de l’année l’association russe Prolog. Merci à Sylvette Soulié et Sylvie Toulorge qui, en contact avec Mme Shemyakina de Prolog, en assument à la fois la lourde organisation matérielle avant le départ et l’accompagnement.
En France même, l’AFR est sollicitée pour adhérer à d’autres associations. Très attachée à notre indépendance, j’ai toujours répondu non, avec un maximum de diplomatie. C’est le cas, en particulier, de l’Association France-Russie-CEI-Pays Baltes.
Elle a lancé un projet de création d’un Office franco-russe de la jeunesse (sur le modèle du célèbre Office franco-allemand de la jeunesse, bien connu sous son sigle d’OFAJ). Il circule déjà à Moscou. J’y ai associé indirectement l’AFR en faisant joindre au dossier en cours de constitution qui sera remis à l’Ambassadeur, une note à son attention, présentant les activités et le rôle de l’AFR dans les échanges de jeunes. Il est en effet essentiel à mes yeux que ce rôle historique de pont entre les cultures russe et française soit reconnu à la hauteur qu’il mérite, à celle de l’énorme travail en ce sens fourni par notre association (enfin… par ses piliers actifs, nous y reviendrons). Je devrais, en principe, être reçue par l’Ambassadeur en mai prochain. Les sollicitations et propositions sont également nombreuses de la part du Centre de Russie pour la science et la culture. Organiser avec lui la conférence qui fera suite à cette Assemblée générale est une façon de coopérer sans s’engager à plus. L’AFR ne peut en effet ignorer le CRSC, qui, représentant en France Rossotrunichestvo (l’agence russe pour la diffusion de la langue russe), est un interlocuteur naturel. Il est d’ailleurs de tradition que nous l’avertissions des concours que nous organisons, aux jurys desquels il participe et pour les lauréats desquels il donne des prix.
Restent des dossiers toujours en suspens, des questions que nous n’avons pas eu le temps ou pas su traiter.
Concernant l’enseignement secondaire, les postes aux concours sont plus nombreux que par le passé (quatre à l’agrégation externe en 2014, comme en 2013 ; deux au CAPES dit spécial, à cheval sur 2013 et 2014), mais toujours trop peu nombreux. Les fermetures directes de postes ou l’étouffement progressif de la demande restent, hélas, à l’ordre du jour et l’érosion, bien que faible, se poursuit. Le rôle des chefs d’établissement, bien plus important en la matière que celui de l’inspection générale voire même du rectorat ou de l’inspection académique, rend l’action très difficile. La rentrée 2014 montrera si l’intervention de l’AFR auprès des autorités politico-administratives aussi bien qu’éducatives de Franche-Comté aura été efficace. Il faut ici remercier Stéphane Dupuy qui assure la diffusion sur la liste des nouvelles administratives.
Une autre question, récurrente mais désormais capitale, est celle de votre participation active aux tâches de l’AFR. Je le dis et je le répète à la suite de Philippe Comte, nous manquons de bras, nous manquons de jeunes. Nous le savons tous, la vie associative tant vantée par nos media repose en très grande partie sur les retraités que l’on flatte en les qualifiant de « jeunes retraités dynamiques ». Reste qu’ils sont hors circuit institutionnel, coupés (malgré toute leur bonne volonté) des réalités quotidiennes d’une classe ou d’un groupe d’étudiants et que les évolutions étant de plus en plus rapides, ils risquent d’être fort rapidement dépassés. Peu importe, si vous souhaitez effectivement que l’AFR devienne une vieille dame respectable et respectée, mais poussiéreuse, peu consultée et finalement rangée au placard du passé.
A mes yeux, elle doit avoir une tout autre ambition. Nombreuses sont les directions qu’elle pourrait prendre : formation permanente pour les collègues, développement des échanges de jeunes, aide à la recherche de stages, etc… Pour l’heure c’est absolument impossible, le bureau suffit à peine à ses tâches, ses membres se fatiguent, et je crains que faute d’avancer nous ne reculions jusqu’à disparaître.
Alors, rejoignez ceux qui sont actifs, partagez les tâches, même ponctuellement, c’est cela qui permettra d’assurer la relève et, j’ose l’espérer, de développer les activités de l’AFR, au bénéficie de tous ceux qui aiment le russe, la culture russe et la Russie, même en ce moment.
Il nous faut des « correspondants visas » parisiens pour les collègues de province : les deux aller-retour à Paris nécessaires à l’obtention des visas constituent un véritable frein aux voyages de groupe. Il s’agirait de recevoir d’un(e) collègue de province les documents, d’aller les déposer et les reprendre au Consulat. Le système de rendez-vous en vigueur maintenant permet de le faire sans queue. Un nouvel article sur les visas sera publié sur le site dans quelques jours, qui précisera les dispositions arrêtées en accord avec le Consulat de Russie à Paris.
Il nous faut également des volontaires pour organiser et accompagner les groupes de mineurs qui souhaiteraient partir en stage linguistique en Russie pendant les vacances. Là aussi, l’aide peut être ponctuelle.
Le trésorier, également rédacteur du Bulletin, apprécierait, lui aussi, d’être soutenu.
Ne doutant pas de vos bonnes volontés, la présidente et le Bureau attendent que vous leur apportiez votre aide, je le répète encore une fois, même ponctuelle. N’hésitez pas à vous faire connaître sur la liste de diffusion (désormais réservée aux membres à jour de leur cotisation au 30 juin de l’année civile en cours) : elle a aussi pour fonction de faciliter les contacts directs entre collègues, qui restent les plus souples et les plus efficaces.
Armelle GROPPO
Présidente de l’AFR