
« Le siècle d’or » : voilà comment les critiques ont l’habitude d’appeler la littérature de la première moitié du xixe siècle en Russie, qui correspond à la naissance et au développement du mouvement romantique. Or, si un Pouchkine ou un Gogol ont déjà leur place dans le panthéon mondial et sont largement accessibles au lecteur non russophone, peu d’auteurs de cette époque remarquablement fertile ont été traduits en français et les poètes de la « pléiade pouchkinienne » comme les divers prosateurs de cette période restent relativement méconnus. C’est le cas de Vladimir Odoïevski (1804-1869), dont on présente ici les Contes bigarrés et autres nouvelles et qui était considéré par ses contemporains comme un pair de Pouchkine et un des plus importants représentants du romantisme en Russie. Outre l’intérêt intrinsèque que présente ses œuvres, Odoïevski illustre particulièrement bien les réflexions esthétiques et les tendances poétiques du « siècle d’or », période où se développe une littérature à la fois puissamment influencée par le courant romantique européen et manifestant pour la première fois des traits nationaux marqués : à ce titre, ses textes constituent une introduction de choix au romantisme russe dans son ensemble. Cet ouvrage présente un panorama de l’œuvre fictionnelle de l’auteur, caractérisée à la fois par une reprise des grands thèmes romantiques et par des expérimentations formelles d’une grande originalité.
Vladimir Odoïevski, Les Contes bigarrés et autres nouvelles, trad. Victoire Feuillebois, Paris, Classiques Garnier, Coll. Classiques Jaunes, 2023, 382 pages.